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Les livres et les textes lisibles.

 
 
 
(...) Cependant, comme ils ne voulaient pas donner à croire que l' inauguration du collectivisme pût les désobliger, ils mettaient leur bile sur le compte du passé dont ces funérailles de l' argent leur faisaient une dernière fois, sentir à vif l'abomination.  
 
UN VIEIL OUVRIER, s'adressant à Monsieur Rago qui vient de se dépouiller, avec beaucoup de tenue.  
 
En aviez-vous de l'argent! En aviez-vous! Dire que nous sommes du même âge, et que j'en étais réduit à travailler encore, tandis que vous vous dorlotiez, comme un lézard, dans toute cette belle monaie. Avouez que l'on a raison de vous la faire débourser... vieil accapareur!  
 
MONSIEUR RAGO  
 
Quand nous avions dix-huit ans tous les deux, j'étais aussi pauvre que vous. Mais, depuis, j'ai bu beaucoup d'eau et vous avez bu beaucoup d'alcool.  
 
LA VIEIL OUVRIER  
 
Il fallait bien se distraire.  
 
 
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Blaise Cendrars  
Dan Yack, Le plan de l'aiguille ( Denoël 1927)  
 
Un air beuglant de gramophone.  
Mû par les ventilateurs du plafond, l'appareil à disque aspirait les couples, les rejetait de profil, trébuchants, vertigineux. Les voix de tous les pays de la terre, les hymnes de toute les nations du monde retentissaient. Les lampes à arc éclataient dans les miroirs et les femmes tournoyaient comme des toupies mugissantes.  
Les bouchons de champagne pétaradaient de toutes parts.  
Dominant la mêlée des drapeaux agités et le clignotement livide des guirlandes électriques, les quatres pavillons en cuivre de la machine à fanfares se dressaient, formidables, astiqués, avides.  
D'une seule glissade sur les omoplates et dans un immense éclat de rire, Dan Yack traversa le parquet ciré. Il y eut une belle bousculade...  
(...)  
Je tiens à vous prévenir que je ne suis ni collectionneur, ni amateur, ni mécène. Je n'entends rien aux Beaux-Arts et j'ai toujour trouvé ridicule la passion qu'avait ma tante Régula pour les tableaux et les vieux meubles. Je n'ai jamais lu un livre et je n'ai jamais compris la raison d'être des statues qui arrêtent la circulation dans les rues animées des grandes villes. La musique m'embête. Je n'aime que le ronron nasillard des phonographes et le cris géants des gramos.Ça je vous le garantis, j'emmènerai avec moi une pleine cargaison de rouleaux et de disques, ainsi qu'une demi-douzaine d'appareils perfectionnés. J'emmène aussi Bari, mon chien, un saint-bernard à long poil et, naturellement, le plus grand flacon du dernier parfum à la mode. sur ce, au revoir, mes amis, à bientôt!  
 
 
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Modifié en dernier lieu le 25.06.2007
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